L’usage des outils numériques a révolutionné la productivité des entreprises. Mais derrière cette agilité se cache une face plus sombre : celle du shadow IT, ou informatique fantôme. Mais le shadow IT c’est quoi ? Ce phénomène, encore trop sous-estimé, désigne tous les logiciels, applications ou services utilisés sans validation du service informatique.
Et si, sans le savoir, votre entreprise abritait déjà des pratiques de shadow IT ? Avant d’apprendre à l’éviter — en suivant par exemple ces règles à suivre pour l’éviter — il faut d’abord comprendre ce que c’est, d’où il vient, et quels risques il implique pour votre sécurité informatique.
Shadow IT : définition et concept clé
Le shadow IT (ou informatique fantôme) regroupe l’ensemble des outils numériques — applications, plateformes cloud, IA ou périphériques — utilisés sans validation de la DSI ou du service sécurité.
Cela peut aller d’un simple stockage de fichiers sur un compte personnel à l’usage d’un outil d’IA générative pour traiter des données internes.
Ce phénomène, souvent invisible, complexifie la cartographie du système d’information (SI) et crée des zones d’ombre dans lesquelles les politiques de cybersécurité ne s’appliquent plus.
Derrière ces usages non contrôlés se cache un paradoxe : ce sont souvent les collaborateurs les plus engagés qui, cherchant à être efficaces, adoptent de nouvelles solutions sans mesurer leurs impacts.
Qu’est-ce qui cause la présence de shadow IT ?
Le shadow IT ne naît pas d’une intention malveillante, mais plutôt d’un désalignement entre les besoins métiers et les règles IT.
Parmi les causes les plus fréquentes :
- Des procédures d’approbation trop longues ou perçues comme contraignantes ;
- L’absence d’outils officiels réellement adaptés aux besoins ;
- Une méconnaissance des risques liés à la sécurité des données ;
- Un manque de communication entre la DSI et les utilisateurs finaux.
Un phénomène connexe a émergé récemment : le Shadow AI. Il s’agit de l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle tels que ChatGPT, Copilot ou Midjourney pour générer du code, rédiger du contenu ou analyser des données… souvent sans aucune validation ni contrôle.
Ces usages, bien que pratiques, peuvent entraîner des fuites de données sensibles, voire des violations de conformité réglementaire.
Pour mieux comprendre comment anticiper ce type de risque, il est essentiel d’intégrer le shadow IT à votre sécurité opérationnelle globale. Découvrez comment cette approche fonctionne dans notre article sur la sécurité opérationnelle.
Exemples concrets de shadow IT
Le shadow IT se manifeste sous de nombreuses formes, parfois banales, souvent invisibles :
- Un collaborateur qui partage des fichiers sensibles sur Google Drive ou Dropbox personnels ;
- Une équipe qui utilise Slack, Trello ou Notion sans validation préalable ;
- Un poste connecté au réseau depuis un ordinateur personnel (BYOD) ;
- L’usage d’un chatbot IA pour traiter des informations confidentielles ;
- Un serveur de test ou une base de données oubliée et jamais patchée.
Chacun de ces exemples illustre la même faille : une donnée critique exposée hors du périmètre sécurisé, échappant à la supervision et à la traçabilité.
Quels sont les risques du shadow IT ?
Le danger du shadow IT réside dans l’absence de contrôle et de visibilité. Lorsqu’un outil n’est pas intégré à la gouvernance de l’entreprise, il devient une porte d’entrée potentielle pour une attaque informatique.

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Les risques sont multiples :
- Exposition ou fuite de données sensibles (RH, clients, R&D…) ;
- Propagation de malwares ou ransomwares via des applications non vérifiées ;
- Non-conformité réglementaire, notamment vis-à-vis du RGPD, de NIS2 ou de DORA ;
- Altération de la cartographie du SI, rendant la supervision incomplète ;
- Perte de traçabilité et impossibilité d’analyser un incident après coup.
Ces dérives font partie des erreurs de sécurité courantes que l’on peut facilement éviter grâce à une bonne gouvernance et à des pratiques rigoureuses.
Comment lutter contre le shadow IT ?
Ce n’est pas une fatalité… alors comment mettre fin au shadow IT ? Sa prévention repose sur trois leviers :
- La gouvernance – définir une politique de sécurité claire et connue de tous, avec des procédures d’approbation simples ;
- La cartographie – identifier les applications et services réellement utilisés grâce à un audit de sécurité informatique, pour repérer les angles morts et les zones grises ;
- La sensibilisation – expliquer aux utilisateurs les dangers du shadow IT et leur proposer des alternatives validées.

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Un défi humain avant tout
Le shadow IT est bien plus qu’un problème technique : c’est le reflet d’un écosystème numérique mal aligné entre besoins métiers et sécurité.
Y faire face, c’est avant tout instaurer une culture de confiance, de dialogue et de responsabilisation.
Une entreprise qui investit dans la formation, la gouvernance et la cybersécurité construit non seulement un environnement plus sûr, mais aussi plus efficace et durable.
En attendant, découvrez nos 5 règles à suivre pour l’éviter !

Simon VANPOUCKE
Chargé de communication et de missions RH, padawan devenu jedi après plus d'1 an et demi en alternance. Aussi passionné de sport et de sujets en tout genre, je crois en la force de chacun pour faire évoluer l'équipe et aller toujours plus loin, jusqu'à des galaxies très, très lointaines.