Pentest black box, grey box, white box : quelles sont les différences ?

19 novembre 2025
différences entre pentest black box, grey box et white box

Image de DC Studio

Les tests d’intrusion constituent aujourd’hui l’un des moyens les plus efficaces pour évaluer la sécurité réelle d’un système d’information. Contrairement à une croyance répandue, il n’existe pas un pentest “standard”, applicable à tous les environnements et toutes les organisations. Un test d’intrusion peut être conduit selon plusieurs approches, chacune simulant un niveau de connaissance différent de l’attaquant. Que ce soit en pentest interne ou externe, le point commun reste toutefois identique. Black box, grey box ou white box, ces trois approches sont toujours des mises en situation réelle, où l’objectif est d’identifier puis d’exploiter des vulnérabilités de manière contrôlée.

Comprendre les différences entre ces trois méthodes et savoir laquelle choisir n’est pas anodin : le niveau d’information fourni au pentester modifie la profondeur du test, les scénarios simulés, la nature des failles découvertes et même l’impact opérationnel du rapport final. Entrons dans le détail.

 

Quels sont les trois principaux types de tests d’intrusion ?

Pentest black box : la mise en situation réelle “zéro information”

Lors d’un test d’intrusion en black box (ou boîte noire), le pentester commence son travail sans disposer de la moindre information interne (hormis quelques indications sur ce qui doit être testé ➡️ un périmètre est défini entre les parties). Il se comporte exactement comme un attaquant externe, qui ne verrait de votre système que ce qu’il expose publiquement. L’expert analyse les noms de domaine accessibles, les services ouverts, les technologies déployées, les configurations réseau visibles, avant de chercher des vulnérabilités exploitables.

Ce type de test permet de mesurer avec précision le niveau d’exposition d’une entreprise à travers ses services en ligne. C’est une approche particulièrement pertinente lorsqu’on souhaite comprendre de manière réaliste ce qu’un acteur malveillant peut détecter et exploiter depuis l’extérieur. Les organisations qui confient ce travail à de véritables experts en tests d’intrusions obtiennent une vision claire de leur surface d’attaque et de leur niveau de résistance face à un acte malveillant opportuniste.

intrusion informatique malveillante

 

Pentest grey box : la mise en situation réelle avec un accès partiel

Le pentest grey box s’appuie sur un point de départ plus avancé : un compte utilisateur de base, une documentation fonctionnelle ou un accès limité à une plateforme cible. Cette approche simule un scénario extrêmement courant : celui d’un attaquant ayant déjà obtenu un premier accès, par exemple après un phishing, une fuite d’identifiants ou la compromission d’un compte peu privilégié.

Ce modèle est particulièrement efficace pour analyser les applications web, les portails internes ou les environnements API, après une analyse en black box. Lors d’un pentest d’API, disposer d’un compte utilisateur permet d’exercer une pression beaucoup plus ciblée sur les mécanismes d’autorisation, la logique métier ou les points d’accès non documentés.

Cette méthode offre un excellent équilibre entre réalisme, profondeur d’analyse et effort nécessaire. Elle est souvent recommandée lorsqu’une entreprise veut rapidement identifier les failles les plus impactantes, sans reconstruire toute la cartographie initiale en se basant sur un scénario statistiquement probable.

 

Pentest white box : la mise en situation réelle avec transparence totale

Le pentest white box repose sur un degré d’ouverture maximal. Le pentester obtient l’accès à un compte administrateur, aux schémas d’architecture, aux configurations internes, aux flux réseau et parfois même au code source (encore une fois, le périmètre doit être défini en amont entre les parties). L’objectif n’est pas de “faciliter” le test, mais d’explorer en profondeur les fondations techniques du système, et donc de révéler des vulnérabilités structurelles potentiellement invisibles depuis l’extérieur, mais qui pourtant, suite à une compromission, pourraient avoir un impact énorme.

Cette approche reproduit un scénario réaliste : celui d’un attaquant ayant déjà franchi plusieurs barrières de sécurité, ou celui d’un audit interne exhaustif nécessaire pour renforcer la sécurité d’un environnement critique. Les erreurs de configuration, les failles logiques complexes, les implémentations cryptographiques mal maîtrisées ou encore les mécanismes d’authentification internes peuvent alors être analysés avec une précision impossible à obtenir en black ou grey box.

Le white box est souvent indispensable dans les environnements sensibles, ou dans les démarches exigeant un niveau de garantie élevé. Comme expliqué dans notre guide consacré à la manière de se préparer efficacement à un pentest, cette approche doit être planifiée avec soin pour maximiser la valeur du rapport final.

 

Quelles sont les différences entre black box, grey box et white box ?

Le niveau d’information fourni : le critère qui change tout

La différence entre ces trois approches ne tient ni à la finalité du test, ni à la méthodologie offensive — car dans les trois cas, le pentester exploite réellement les failles découvertes — mais uniquement au niveau d’information initial. Un test black box se concentre sur la surface exposée au public, un grey box sur l’abus d’un accès interne limité et un white box sur l’étude approfondie de la structure technique.

Cette gradation influe directement sur la profondeur du test. Un black box souligne les risques visibles publiquement, un grey box fait émerger des vulnérabilités internes très réalistes et un white box permet de vérifier la solidité intrinsèque du système.

 

Différences méthodologiques

Dans une approche black box, l’essentiel du travail repose sur la découverte, l’analyse et l’exploitation des failles exposées publiquement. Les étapes de reconnaissance sont longues et la capacité à détecter une vulnérabilité dépend de la configuration réellement visible depuis l’extérieur.

En grey box, le pentester peut concentrer ses efforts sur l’analyse des contrôles d’accès, des mécanismes métier, des logiques de traitement et des éventuelles élévations de privilèges. Le temps passé à comprendre l’application est largement réduit, ce qui permet de se focaliser sur l’exploitation.

Le white box, quant à lui, permet d’aller bien plus loin. Les éléments techniques fournis dès le départ permettent une analyse fine de l’architecture, des configurations, des décisions de conception et de la robustesse globale du système. Les failles détectées sont souvent plus subtiles, parfois invisibles sans compréhension profonde du fonctionnement interne. Ces différentes approches s’appuient toutes sur des référentiels tels que l’OWASP Top Ten par exemple, mais chacune privilégie une profondeur d’analyse différente.

 

Impacts sur la profondeur et la valeur du test

Un pentest black box est souvent le plus rapide à mettre en œuvre, mais se limite à la surface accessible à un attaquant externe. Le grey box quant à lui propose un équilibre entre profondeur et pertinence, car il cible directement des scénarios réalistes et exploitables de cause typique de faille humaine. Enfin, le white box est le plus long, mais aussi le plus riche : il révèle des failles structurelles qui conditionnent la sécurité globale du système.

Le choix dépend donc des priorités de l’entreprise, de ses contraintes et de sa stratégie de cybersécurité. Le test doit rester un outil au service d’une démarche globale, qui s’inscrit dans un ensemble qui inclut la gestion des risques, les audits de sécurité, la mise à jour des systèmes, la sensibilisation et la gouvernance.

Alors, permettant un niveau d’exploitation plus complet, est-ce que le white box est plus pertinent que le black box ?

 

Comment choisir entre ces trois différents types de pentests ?

Vos objectifs : résistance externe, analyse interne ou audit complet

Si l’objectif est d’évaluer la résistance du système face à un attaquant externe, le black box est le choix le plus cohérent. Si l’entreprise souhaite obtenir rapidement des informations exploitables sur des failles internes, le grey box se révèle très pertinent. Et lorsqu’il s’agit de valider en profondeur la sécurité d’un environnement critique ou d’un développement applicatif, le white box s’impose naturellement. Nous rappelons dans notre article dédié pourquoi faire un test d’intrusion sur son SI que chaque objectif nécessite une approche différente ➡️ l’objectif définit l’approche.

 

Votre maturité de cybersécurité

Une entreprise débutante, avec une maturité cyber plus légère, tirera souvent plus de valeur à réaliser un pentest grey box, qui identifie rapidement les failles les plus impactantes sans nécessiter un effort d’analyse disproportionné. Une organisation intermédiaire alternera grey et black box pour équilibrer vision externe et interne. Enfin, les entreprises les plus matures pourront s’orienter vers des audits white box réguliers (ou des 3 types), en cohérence avec leur niveau d’exigence. Ces choix doivent être alignés avec l’évaluation de votre maturité de cybersécurité.

sécurité informatique maturité cyber

 

Votre périmètre : interne, externe, applications, API

Le type de pentest dépend également de ce que l’entreprise souhaite tester. Un test externe privilégiera la black box. Un test interne exploitera plus souvent le grey ou le white box selon la sensibilité du périmètre. Pour les applications web, les deux approches sont pertinentes. Les API seront souvent testées en grey box, car l’accès utilisateur permet de révéler des vulnérabilités cachées, comme expliqué dans notre guide dédié au pentest d’API.

 

Votre capacité à exploiter les résultats

Choisir une méthodologie n’a de valeur que si l’entreprise est capable de corriger les vulnérabilités identifiées. Un rapport grey box fournit des informations immédiatement actionnables. Un rapport white box, plus technique et dense, nécessite une maturité interne plus importante. L’essentiel est de choisir un test proportionné à votre capacité de mise en œuvre.

 

Des approches différentes… mais complémentaires

Les pentests black box, grey box et white box ne sont pas des approches concurrentes, mais complémentaires. Chacune offre un regard différent sur votre système d’information, car chacune simule un scénario d’attaque crédible. Le choix doit être fait en fonction du contexte, de la maturité, du périmètre et de l’objectif poursuivi.

S’appuyer sur des experts en tests d’intrusions garantit une approche adaptée, rigoureuse et contextualisée. Dans tous les cas, un pentest reste l’un des moyens les plus efficaces pour tester puis, grâce aux recommandations liées aux découvertes, de renforcer la sécurité informatique et anticiper les menaces qui pèsent sur votre entreprise avant qu’elles ne soient exploitées.

De notre côté, notre recommandation est de tester vos systèmes sous le plus de formes possibles. Viennent évidemment des contraintes de temps et de budget, ce pourquoi nous préconisons de combiner à minima deux méthodes : une première (black ou grey box) permettant d’avoir un premier aperçu, puis d’une seconde, qui elle permettra d’obtenir des recommandations de remédiations plus approfondies.

Pour un premier aperçu, n’hésitez pas à nous contacter ici !

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Frédéric HARANG-TIERCIN

Olivier ANDOH, fondateur de SkillX | Cybersécurité et cloud

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