Et si on parlait FinOps avec Frédéric ?

28 septembre 2021
Frédéric TIERCIN, consultant FinOps chez SkillX

Frédéric c’est l’expert FinOps de la team SkillX ! Cela va bientôt faire un an qu’il intervient chez son client dans l’objectif d’optimiser les coûts liés au Cloud de celui-ci. Nous avons voulu en savoir plus sur son quotidien et les enjeux auxquels il fait face…

Peux-tu te présenter ? 

Je suis Frédéric Tiercin, j’ai à peu près une trentaine d’années d’expérience dans l’IT. Jusqu’ici, j’ai plutôt évolué dans des postes de direction et de management. J’ai un double profil : à la fois celui d’ingénieur et je suis aussi diplômé d’études de langues, ce qui permet une passerelle intéressante entre la partie marketing/commerce/clients et l’IT.

Je suis ingénieur Cloud chez SkillX, je travaille sur une mission FinOps chez mon client actuel.

En quoi consiste ta mission de FinOps ? 

Il s’agit d’un métier de plus en plus nécessaire dans de grandes structures, souvent grandes consommatrices de Cloud. Il consiste à accompagner et assister les équipes Cloud du client pour leur faire prendre conscience de leur consommation des ressources Cloud, les accompagner et les former sur l’optimisation de ces ressources. En une phrase  : comment leur permettre d’avoir les mêmes performances applicatives au quotidien tout en baissant les coûts et en rationalisant leurs dépenses ?

Et concrètement tu t’y prends comment ? 

Il y a plusieurs phases  :

  1. Une phase de tracking et benchmarking quotidienne menée au sein de l’équipe FinOps. Durant cette phase, on observe tout ce qui se passe sur les ressources Cloud ou Multicloud. Quand on détecte une anomalie (ex : bug applicatif qui augmenterait la consommation, mauvaise utilisation d’une ressource, etc…), on contacte l’équipe concernée afin de régler le problème.
  2. Une phase de projection des consommations  : AWS ou GCP permettent de réserver des ressources pour des besoins sur le long terme (1, 2 ou 3 ans) et ainsi de bénéficier de tarifs plus avantageux. La contrainte ici c’est qu’on ne peut pas changer de ressource en cours de route, il faut se tenir à ce qui a été convenu.
  3. Une phase de négociation avec les Clouders (AWS ou GCP) sur 3, 4 ou 5 ans pour tenter d’avoir des tarifs d’entreprise en mettant en avant l’intégralité des besoins en ressources de l’entreprise. Sur 5 ans, cela permet à l’échelle d’une grande entreprise de faire des économies de plusieurs  millions d’euros.

Pour le client, le retour sur investissement est-il rapide ou à mesurer sur le long terme ? 

Les erreurs d’utilisation, les bugs etc…du quotidien en étant corrigés, permettent des économies immédiates. Imaginons un serveur de base de données faisant trop de requêtes ou les faisant de la mauvaise manière ou encore qui duplique ses données à l’étranger alors que cela n’est pas nécessaire, la correction de cette mauvaise utilisation permettra peut-être de consommer 2000$ dans le mois, là où avant, la facture se serait élevée à 6000$ !

Mais il faut aussi mener un travail de fond : aujourd’hui, l’installation des machines sur le Cloud est automatisée les ¾ du temps par des framework comme Terraform. On la configure en choisissant un type de machine, de mémoire, de base de données, de quantité de disque dur, etc… et cela crée un environnement de travail. Le problème c’est que ces configurations sont régulièrement mises à jour et donc, lorsqu’on souhaite supprimer ces environnements, Terraform ne supprime pas forcément tout ! Ainsi, une entreprise peut vite se retrouver avec des ressources qu’elle continue de payer sans pour autant les utiliser. Il est donc nécessaire de faire tout un audit qui permettra d’épurer tous les anciens back up, les disques durs originellement attachés à des serveurs et qui n’y sont plus attachés (mais que pour autant Amazon ne supprime pas et continue de facturer), etc…

Est-ce que l’objectif est que les équipes cloud du client suppriment ensuite ses ressources inutiles ou cela incombera-t-il toujours à l’équipe FinOps ? 

Les équipes doivent monter en compétence et devenir conscientes des ressources utilisées. L’équipe FinOps aide les équipes à agir mais les conduit à être autonomes sur le long terme afin qu’elles s’assurent elles-mêmes de l’absence d’anomalie sur leur périmètre applicatif. Notre objectif ensuite est de continuer d’intervenir mais plus en amont des projets pour participer à l’élaboration de l’architecture et nous assurer que celle-ci fera du sens d’un point de vue financier.

Tu es chez ton client depuis un an désormais, as-tu pu constater une évolution dans les comportements des équipes suite au travail de ton équipe FinOps ? 

Cela dépend des équipes : des petites équipes de 3 ou 4 personnes qui ne sont pas très pointues techniquement mais utilisent le cloud car elles ont une application dessus, risquent moins d’avoir cette prise de conscience.

En revanche, de très grosses équipes aux budgets considérables sur les bases de données par exemple, sont beaucoup plus conscientes des coûts et des économies potentielles liées à une meilleure consommation. Ces équipes ont divisé leur budget par 2 en cessant de dupliquer leurs serveurs sur des zones géographiques qui n’étaient pas nécessaires. En parallèle, ils changent aussi leur application pour faire du serverless. Ils saisissent aussi qu’une machine de développement qui tourne le weekend, ça n’a pas de sens  : personne ne l’utilise et pour autant, la société est facturée…

Tous ces changements témoignent du fait qu’ils ont vraiment adopté une mentalité Cloud, ce que peu de sociétés font car elles se contentent souvent de transférer leurs datacenters physiques sur des datacenters Cloud mais les applications restent les mêmes, ce qui n’est pas très efficace ni rentable.

Les vrais problèmes surviennent souvent dans des équipes de taille plus moyenne où les gens fonctionnent en flux tendu et n’ont pas le temps de se pencher sur les logs et ne voient pas passer des erreurs étant donné qu’ils n’ont pas le  temps d’analyser les performances ou les coûts. Nous les sensibilisons donc afin qu’en amont de leurs projets, ils pensent davantage à l’alerting qui accompagne toutes les ressources, aux détecteurs de dépassement de budget. L’équipe FinOps arrive ensuite en complément pour renforcer la vigilance.

Quelles sont les principales difficultés du métier de FinOps et les indispensables pour les maîtriser ? 

L’aspect multicloud : entre AWS, GCP, Yandex, etc…chaque Cloud a ses avantages et ses prix, le modèle économique est un peu différent pour chaque. Pour être en mesure d’apporter un feedback intéressant aux équipes, il faut avoir cette vision transverse qui permet de recommander un cloud plutôt qu’un autre selon l’usage des utilisateurs. Il convient aussi de bien connaître les modèles de facturations des plus gros acteurs du marché.

Je dirai aussi qu’il faut un bon bagage technique car au-delà de la formation, du dashboarding etc…il est parfois nécessaire d’aller au cœur du problème et de descendre très précisément dans des services AWS ou GCP.

Dans ton cas, as-tu suivi une formation particulière pour occuper ce poste ? 

J’ai des compétences techniques de développeur et administrateur systèmes depuis 30 ans. Je me suis ensuite remis à jour avec une formation pure Cloud. Aussi j’ai la notion de business grâce aux différents postes de management que j’ai pu occuper. Cette notion de business est aussi importante : ce n’est pas que de la technique. Il faut comprendre les 2 aspects.

Quels sont selon toi, les enjeux à venir pour les entreprises dans ce domaine ? 

Aujourd’hui, on a transformé la façon de dépenser en entreprise : avant on immobilisait des fonds pour acheter des machines, aujourd’hui, on dépense au jour le jour voire à la minute. Il y a donc de forts enjeux de rationalisation de coûts.

Les entreprises doivent transformer leur façon de réfléchir : ne plus être en on premise mais penser plutôt en serverless, autoscaling, permettre aux clouders de monter ou baisser en charge.

Il faut avoir des leviers d’optimisation financière pour moins investir, moins longtemps, jouer avec les budgets de façon plus élastique, ce qui était avant impossible. En résumé, l’enjeu c’est dépenser moins pour dépenser mieux !

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Julie GOUDROUFFE

Passionnée par la communication, le marketing, les réseaux sociaux, la création de contenu (vidéo et photo), j'ai rejoint SkillX pour participer à sa visibilité, contribuer à sa stratégie de marque employeur et parce que j'adhère pleinement aux valeurs de cette belle entreprise : confiance, responsabilité, innovation et collaboration ! Ce que j'aime plus que tout chez SkillX ? Cette liberté et cette confiance qui me sont accordées et qui me donnent envie de donner le meilleur de moi-même pour réaliser les projets ! Dans ma vie personnelle, je suis une maman épanouie, baroudeuse dans l'âme et créatrice d'une marque de mode éthique pour femmes paillettes...

olivier andoh

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